samedi 11 avril 2009
2) Léa
Un mois qu’il tournait en rond, comme un lion en cage, dans ce petit atelier qu’il louait sous les toits de Paris. Léa l’avait quitté un matin. Elle s’en était allée comme elle était venue : discrètement, sans faire de bruit.
Depuis, il croyait avoir suffisamment de mal en lui pour retrouver son art. Il se trompait. Léa l’obsédait et chaque coup de pinceau, chaque ligne tracée sur la toile évoquait ses courbes. Comme s’il voulait se la rappeler, figer l’instant qu’il n’avait su saisir quand elle était là. Il avait produit plus de toiles d’elle, que celles qu’il se devait de livrer à son galeriste pour son exposition sur le thème de « la ville ». Ce mal l’étouffait depuis, le rongeait peu à peu et lui faisait perdre la raison, autant qu’un temps, qui lui était plus que précieux maintenant…
En passant devant la vitrine du bottier, il leva les yeux dans sa direction. Du trottoir d’en face, l’homme, sur son pas de porte le salua. Il répondit par un signe de la tête, puis reprit sa marche, plus soutenue maintenant.
Il voulait pousser jusqu’à la boulangerie au coin, pour y acheter son cher « florentin ». Petite douceur qu’il s’accordait encore certains matins. Il ne mangeait presque plus et ses traits amaigris lui donnaient un visage émacié et dur. Quand il entra dans la boutique, il leva enfin les yeux vers la vendeuse et demanda après un « Bonjour » presque inaudible, sa friandise de sa voix sourde. Il baissa de nouveau le regard, cherchant dans le fond de sa poche la menue monnaie qui s’y trouvait. Il s’aperçut du bout de son doigt, que sa poche était percée. Il se saisit de ces pièces et les tendit à la vendeuse avec un sourire gêné. Il prit le sachet, dit merci, et tourna les talons rapidement pour regagner la rue…
jeudi 9 avril 2009
1) La clef
Il marchait, à pas lent, remontant la rue Lacépède. Les pans de son imper ouvert, enveloppaient sa marche, un pas sur deux. Son regard suivait distraitement le bord du trottoir.
Au bas de la rue, un moteur vrombissant annonçait le passage d’une voiture à ses côtés. Il fit un écart machinal et rasa d’un peu plus près le mur qu’il longeait.
Il avait décidé ce matin d’aller marcher un peu, de sortir de son atelier, voir les gens, la vie, pour y reprendre le cours de la sienne. Six mois qu’il travaillait d’arrache pieds sur cette exposition. Elle aurait lieux ce printemps. Serait-il prêt ? Il ne savait le dire encore. Son art l’accaparait, l’obsédait. Il avait besoin d’une pause d’une parenthèse, pour mieux y voir.
Il marchait un peu plus vite maintenant, il tourna la tête machinalement et leva les yeux sur la plaque de la rue : rue de
mercredi 8 avril 2009
désir d'écrire...
Des histoires qui se suivent, se basant sur mes connaissances artistiques et mon désir d'écrire... Des années passées à observer que je vais essayer de vous raconter, me servant d'un peu d'images et beaucoup de mes mots... Je me fais peintre de la littérature une fois n'est pas coutume je pose les pinceaux et prends le clavier, pour vous narrer la peinture comme vous ne la lirez jamais dans les livres d'histoire de l'art...